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ENTRE PRUDENCE ET PERFORMANCE: NAVIGUER ENTRE LA GESTION DES DE PENSES ET LE COST KILLING


Dans le champ d’action des directions juridiques et des départements d'achat, la distinction entre la gestion efficace des dépenses juridiques et la pratique du "cost killing" est essentielle. Alors que la première approche vise une optimisation réfléchie, la seconde peut parfois s'apparenter à une démarche sans discernement d'économies immédiates, au détriment de la valeur ajoutée à long terme. 

Nous explorons les nuances entre ces deux démarches et nous proposons une voie médiane privilégiant à la fois l'efficacité et la pérennité.


La Gestion des dépenses juridiques : Une stratégie de valeur ajoutée

La gestion des dépenses juridiques implique une analyse approfondie et une planification stratégique visant à maximiser l'efficacité des ressources juridiques d'une entreprise. Cette approche ne se limite pas à réduire les coûts ; elle cherche à optimiser l'adéquation entre les besoins juridiques de l'entreprise et les ressources disponibles, tout en assurant une qualité de service irréprochable. Cela passe par un audit de dimensionnement de la fonction juridique, un diagnostic des processus de gestion des dépenses et une optimisation des tarifications des honoraires d'avocats, entre autres.

L'objectif est double : garantir que chaque euro dépensé contribue à la protection et à la croissance de l'entreprise, tout en s'assurant que la fonction juridique dispose des moyens nécessaires pour opérer de manière efficiente. Cette démarche nécessite une compréhension fine des activités juridiques et de leur impact sur la performance globale de l'entreprise.


Le "Cost Killing »: Une stratégie court termiste

À l'opposé, le "cost killing", avec sa promesse d'économies rapides, peut s'avérer contre-productif. Réduire les dépenses sans une compréhension approfondie des besoins spécifiques de la fonction juridique et des risques associés peut entraîner une diminution de la qualité des prestations juridiques, une augmentation des risques et, finalement, des surcoûts à long terme.

Le danger du "cost killing" réside dans sa tendance à privilégier les économies immédiates au détriment d'une vision stratégique à long terme, pouvant compromettre la capacité de l'entreprise à faire face à des enjeux juridiques complexes et à saisir des opportunités stratégiques.


Vers une gestion équilibrée des dépenses juridiques

La clé d'une gestion équilibrée des dépenses juridiques réside dans l'adoption d'une approche data-driven, s'appuyant sur une analyse précise des données historiques et des tendances du marché. L'intelligence économique et le benchmarking permettent de contextualiser les dépenses, d'identifier les opportunités d'optimisation et de définir une stratégie de pilotage adaptée.

L'audit budgétaire, la révision des processus de gestion des dépenses juridiques, et l'optimisation des panels d'avocats et des appels d'offres, sont autant de leviers permettant d'atteindre une efficience sans sacrifier la qualité ni l'adaptabilité de la fonction juridique.



Conclusion

La distinction entre la gestion des dépenses juridiques et le "cost killing" est fondamentale pour les directions juridiques et les départements d'achat. En privilégiant une approche stratégique, mesurée et data-driven, les entreprises peuvent non seulement réaliser des économies significatives mais également renforcer la valeur ajoutée de leur fonction juridique. C'est en équilibrant prudence et performance que les entreprises pourront renforcer la gestion de leurs dépenses juridiques 


Denis Sauret - 15 février 2024


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